lĠore de tes lvres quelque poussire de bois
un froissement de songes bleus
ce moment dor o la chair des sens sĠoffre un got de menthe
alors que lĠoue le toucher la vue la mort sĠentrelacent
cet veil de nos corps amants
cet veil et lĠoubli que tressent nos paroles
je raconterai lĠhistoire de nos aveux
***
dans lĠaventure de mes Ïuvres
anciennes
tu dfiais les dieux
tu chantais dans le taillis argileux du souvenir o dj
lĠoubli tait ce mystre aux paupires du matin
tu habitais mes premires lectures
une pope fragile tatoue sur ma peau
amoureuse une histoire simple et nue
magnifique
au got amer qui persistait dans les
replis du jour
au rappel du fleuve glissant entre nos bras
le fleuve malgr nous
nos aveux
aux fers de mes paumes sĠajoutaient
les fers de tes paumes
des
battements mus gmissaient dans nos os
***
ma chevelure brune aux tresses
rebelles mordues
mille et cent fois par le pote ma chevelure et ta force
enlaces dans cet quipage au parfum dĠopium
parfum inconnu et savant
ma chevelure portait nos aveux
nos doigts cherchant nos lvres nos
yeux
nos paupires notre faim
tout instant
je calculais les heures
qui me sparaient de ta nuit
et lĠoubli tait ce ruban sacr qui
flamboyait mon cou
chagrin dĠune blessure reste ouverte
aux acidits de la nuit
***
jĠimagine sans peine notre souffle
nos mains et nos doigts ples
les serments
jurs les gestes coups au sang de ma vanit
lĠallgresse de tes bras portant nos jours une colline peut-tre
une montagne dans le bleu profond dĠun beau lac froid
jĠimagine tes mains lavant tressant
parfumant mes cheveux
une crmonie au froissement de ma nuque
un autre pome
***
mes paroles donnes la nuit sans rsistance et nues
sans sommeil vaincues mes paroles brlantes
tes paroles moqueuses et ta libert
un dernier aveu
rien ne me sera plus terrible et plus
tendre
que dĠaborder enfin lĠaube de tes doigts
France Mongeau
La
chevelure dans Ç Le sacr È. Montral : Arcade
nĦ62, 2004